Les mines
L’économie presqu’exclusivement minière de la région pose problème parce que cette industrie possède et exerce des droits outranciers sur la région. Quarante pour cent du territoire est « claimé », c’est-à-dire que là où on soupçonne l’existence d’un gisement — même virtuel — aucune autre activité ne peut s’y dérouler. Ce qui empêche la création d’aires protégées.
Impact de la loi des mines sur la protection
Extrait du; Mémoire, Projet de loi no 79, Loi modifiant la Loi sur les mines présenté par l’Action boréale.
L’accès garanti au territoire, que le présent projet de loi refuse de remettre en question, équivaut pratiquement à un droit de veto sur toute autre mesure de protection du patrimoine naturel.
Depuis 2002, l’Action boréale travaille à identifier des territoires susceptibles d’être protégés par l’État dans le cadre de la Loi sur la protection du patrimoine naturel adoptée par le gouvernement du Québec. Nous avons, dans ce but, conçu un plan de conservation par étapes, visant d’abord la préservation de 8 % des territoires abitibien et témiscamien, en accord avec l’engagement formel annoncé par le gouvernement québécois, pour atteindre éventuellement la norme de 12 % établie par la Convention sur la biodiversité adoptée à Rio de Janeiro en 1992 et signée par le ministre de l’Environnement du Canada de l’époque, monsieur Jean Charest.
Dans ses démarches pour la création d’aires protégées, l’Action boréale a toujours eu comme position qu’un nombre suffisant de ces aires devaient être situées le plus près possible des centres urbains afin qu’elles soient accessibles au plus grand nombre. Or, en Abitibi, les titres miniers couvrant la quasi totalité des zones habitées et urbaines de l’axe est-ouest le long des failles de Cadillac et de Porcupine-Destor, il est impossible d’établir des aires protégées là où prévaut la mainmise des minières.
À cet égard, nous pouvons citer deux cas éloquents. D’abord celui de Piché-Lemoine où la partie la plus riche en biodiversité, à savoir la rivière Piché et ses immenses marais, a été coupée de l’aire protégée parce que couverte de claims. Dans le deuxième cas, celui du très beau territoire de Kanasuta, nous avons réussi à calmer les ardeurs des forestières pour finalement nous casser les dents sur le roc minier, ce qui embête même le MDDEP (Ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques) et ses plans de protection.