Le Ministre du Ministère des Forêts de la Faune et des Parcs du Québec, Pierre Dufour, a récemment dévoilé la stratégie forestière du Québec qui vise à exploiter davantage la forêt en utilisant les changements climatiques comme argument.
Ce à quoi Henri Jacob a répondu dans un article de radio-canada: Je crois comprendre par son discours que le potentiel forestier pour lui, ou ceux qui l’ont écrit, c’est uniquement de la matière ligneuse dont on parle. On ne parle pas d’écosystèmes, on ne parle pas non plus de produits non ligneux. Ça, c’est un petit peu décevant, avoir une stratégie encore une fois axée uniquement sur la matière ligneuse.
Il est important de comprendre que les raisons du MFFP d’augmenter l’exploitation forestière sont avant tout économiques et que les changements climatiques sont très probablement utilisés comme un outil « marketing » afin de faire accepter l’idée par la population. Il existe effectivement des études démontrant que l’amélioration de certaines pratiques sylvicoles pourraient aider à mitiger les changements climatiques (voir les travaux d’Évelyne Thiffault, professeure adjointe Université Laval). Cependant, améliorer certaines pratiques ne signifie pas de couper davantage. Il y a de nombreux enjeux lié à la surexploitation des forêts québécoises (diminution de la biodiversité et des services écosystémiques associés, pertes de vielles forêts, perte d’habitats fauniques, perte d’habitats de champignons comestibles, etc.). Il est donc important de rester critique, de lire les études scientifiques récentes à ce sujet et de garder en tête que c’est l’impact des changements climatiques sur les services écosystémiques qui est problématique pour l’espèce humaine. Donc si on fait disparaître ces services là d’une autre façon (ex. exploitation forestière) ce n’est guère mieux.