Val d’Or, 4 avril 2016 L’Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT) dénonce vigoureusement le ministère de l’Énergie et des ressources naturelles (MERN) qui s’apprête à saborder en catimini son pouvoir de restreindre l’exploitation industrielle sur certains territoires publics. Ce pouvoir permet la « Mise en Réserve », dans l’intérêt du bien commun, de territoires pour des fins de conservation de milieux sensibles, de création de parcs, de protection de prises d’eau, etc.
C’est suite à de nombreuses démarches de l’ABAT et d’autres intervenants concernés par la pérennité de ce territoire que Kanasuta s’est mérité l’attention du public et des médias. Ce territoire, situé à l’ouest de l’Abitibi, est reconnu pour sa haute valeur de conservation, tant sur le plan écologique, historique qu’archéologique.
En 2003, le gouvernement créait une « réserve à l’État » par arrêté ministériel (AM 2003-019) en vertu duquel un détenteur de titres miniers qui, pour une raison ou pour une autre, en arrivait à se départir de ses claims, les verrait aussitôt récupérés par l’État en prévision de la création d’une aire protégée « Kanasuta ». Voilà t’y pas que le 27 novembre dernier, par l’arrêté ministériel (AM 2015-014), il rapetissait, en catimini, cette « réserve à l’État », retranchant une superficie correspondant exactement aux claims détenus par une seule compagnie : Ressources Vantex, sans aucun territoire de remplacement pour la conservation. Un précédent qui fera inévitablement boule de neige.
Depuis le début des années 2000, l’ABAT travaille à la sauvegarde de territoires à haute valeur de conservation en tentant de limiter l’appétit des compagnies d’exploitation afin de léguer en héritage aux générations futures de véritables trésors naturels.
« Quels intérêts défendent le gouvernement libéral en général et les ministres Arcand et Blanchette, en particulier, qui ont signé le décret, en attribuant ainsi un traitement de faveur exclusif à une seule compagnie minière, Vantex ? »
« Certains membres du gouvernement ont-ils des liens privilégiés avec la compagnie Vantex ? »
« Quelle justification le gouvernement invoquera t-il pour refuser des demandes similaires à d’autre compagnies d’exploration ? »
« Quels autres mécanismes restera t-il à l’état pour soustraire à l’exploitation des territoires à haute valeur de conservation dans l’intérêt du bien commun quand la « réserve à l’État » sera disparue ? »
« Quelle alternative ce gouvernement prévoit-il mettre en place pour compenser la perte de territoire comme Kanasuta, ? » s’interroge Henri Jacob, président de l’ABAT.
L’Action boréale exige que le gouvernement libéral divulgue à la population les véritables raisons qui l’ont poussé à concocter ce décret qui rend caduc le concept de « réserve à l’État » et qui, de ce fait, manifeste son choix d’exploiter au profit d’intérêts privés des territoires publics à haute valeur de conservation, tel le Kanasuta.