Après l’emprisonnement des caribous forestiers et malgré la multitude d’études et de consultations sur ce dossier visant à écœurer les intervenants proconservation, le MFFP a paqueté « sa » Commission indépendante dans le but évident d’obtenir enfin la réponse souhaitée : trop tard pour les caribous.
Après avoir scrapé en décembre 2020 plus de dix ans de concertations menant à des consensus sur 83 territoires de 22 000 km2 voués à la conservation, voilà que le MELCC ajoute l’insulte à l’outrage en annonçant nous octroyer un gros 300 km2 de nouvelles aires protégées. Ça pis une claque sur la gueule…
Après avoir unilatéralement proclamé sans consultations publiques dignes de ce nom le changement de zonage de plus du quart (25 %) des forêts publiques dans ses parties les plus productives en aire d’intensification, des AIPL, destinées uniquement au profit des compagnies extractives avec l’utilisation de nos taxes.
Après avoir enfreint ses propres lois déjà très permissives sur l’exploitation en prétextant l’infestation de tordeuses et en permettant ainsi de vendre aux usines des peuplements forestiers à rabais. Cette stratégie incite les concessionnaires forestiers à refuser dans un premier temps de payer le prix prévu ou les redevances prévues de ces boisés et rend ainsi ces bois disponibles aux règles de mise en marché par vente aux enchères. Ce même concessionnaire étant le seul à pouvoir soumissionner, donc à pouvoir racheter à prix modique ce qu’il venait de refuser.
Après avoir subventionné près de ½ million de km de chemins forestiers pour en permettre l’accès aux industriels avides de fibre, le MFFP les transforme en « chemins multi-usages », camouflant ainsi dans les ententes d’exportations, des subventions déguisées à l’industrie, tout en imputant à la société via le MFFP, le soin de payer pour les entretenir. Ce que de toute évidence elle n’a pas les moyens de faire.
L’Action boréale, depuis des années, et suivie aujourd’hui par de plus en plus d’intervenants, en est donc rendue à exiger une commission d’enquête publique indépendante et itinérante sur la gestion des forêts publiques, de toutes ses composantes et sur ses gestionnaires tapis dans le Bunker du MFFP.
Si vous êtes tannés de vous faire passer un sapin, même infesté de tordeuses, faites-vous entendre partout d’ici le 3 octobre. Les forêts restantes sont l’héritage déjà appauvri de nos petits-enfants et de leurs descendances.
Henri Jacob. Président